Entre innovations, partenariats clés et moments de doute, Guillaume Accarion, fondateur de cette société de conseil et d’ingénierie spécialisée dans l’énergie et l’environnement et installée près de Saint-Nazaire, revient sur les étapes majeures qui font d’Akajoule une figure majeure de la transition énergétique grâce à son expertise dans les secteurs de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables et de la planification énergétique.
En 2010, Guillaume Accarion laisse derrière lui une carrière dans un grand groupe du secteur énergétique, pour fonder Akajoule. « J’avais dans l’idée de muscler l’expertise énergétique des collectivités territoriales et des entreprises, gros consommateurs d’énergie ». Passionné de voile, l’ingénieur centralien décide de revenir dans l’Ouest, sa région d’origine, et s’installe à Saint-Nazaire, au sein de la pépinière d’entreprises (aujourd’hui Maison de l’Entreprise, ndlr).
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J’avais dans l’idée de muscler l’expertise énergétique des collectivités territoriales et des entreprises, gros consommateurs d’énergie.
Fondateur d’Akajoule
Réinventer la manière dont les territoires abordent l’énergie
Les débuts ne sont pas aussi rapides qu’espérés, mais Guillaume Accarion s’accroche à son idée : « Dès le départ, j’étais animé par une conviction : il fallait réinventer la manière dont les territoires abordaient l’énergie. Chaque petit projet était une pierre à l’édifice de cette vision ». En 2012, il parvient à séduire des industriels locaux, notamment Airbus. Ce premier partenariat, obtenu grâce à la mise en relation de la pépinière, sera déterminant dans la consolidation d’Akajoule.
Akajoule monte en puissance…
En 2013, l’entreprise gagne en notoriété avec des projets d’envergure, tels que la mise en œuvre de démarches d’écologie industrielle sur les zones d’activités industrielles et portuaires de Saint-Nazaire. « On a commencé à faire le lien entre le public et les acteurs industriels ». La législation sur les audits énergétiques obligatoires booste également l’activité, permettant à l’entreprise de renforcer ses expertises.
… avant d’essuyer un « mini-crash »
L’année 2017 marque un tournant critique pour Akajoule, avec la fin des audits obligatoires et une baisse d’activité dans certains segments du marché énergétique. « On a traversé un mini-crash. J’ai vu beaucoup d’entreprises de mon secteur disparaître à cette période. Cette année-là a également été intense sur le plan personnel avec l’arrivée de mes jumeaux. Il a fallu se réinventer ». L’entreprise peut alors compter sur quelques clients fidèles et volontaires, particulièrement engagés sur les démarches de transition énergétique. Akajoule mise aussi sur la diversification de ses activités, notamment vers le secteur public et les plans climat-énergie, puis les bilans carbone des collectivités territoriales (Nantes, Rennes, Brest, Niort, le Grand Port Maritime de Nantes–Saint-Nazaire…). Le pire est évité.
Transformer les crises en opportunité
La crise sanitaire de 2020, loin de ralentir Akajoule, devient une opportunité de développement. « Lorsque le confinement a été décrété, nous étions déjà bien équipés pour le télétravail, ce qui a permis à nos équipes de rester opérationnelles. Nous avons profité de cette période pour nous concentrer sur des projets structurants, traiter des sujets de fond que nous n’avions pas le temps de mûrir dans le flot quotidien auparavant ». Cette préparation portera ses fruits un an plus tard, lorsque la crise énergétique de 2021 accélère la demande. « Notre plus grande victoire, c’était de voir nos clients, qui avaient fait un travail de fond sur leur consommation d’énergie et bien préparés, traverser cette crise énergétique majeure ! ».
Akajoule s’ouvre à l’international
L’entreprise passe alors de 15 à 50 collaborateurs et ouvre deux agences : une à Valence en 2021 et une à Toulouse en 2023. Akajoule compte aujourd’hui parmi ses clients de grands noms, comme FDJ, le Conseil de l’Europe à Strasbourg et la plupart des sites Airbus français. En parallèle, l’entreprise saisit des opportunités à l’international, notamment au Maroc, où elle collabore avec l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Énergétique, l’équivalent local de l’Ademe. « Nous avons accompagné la remontée du sujet énergie-climat jusqu’aux directions générales des entreprises et des acteurs publics pour contribuer aux projets globaux de décarbonation de nos clients ».
Devenir un acteur national de la transition énergétique
Akajoule, qui consacre 15 % de son chiffre d’affaires à l’innovation et renforce sa présence sur le marché national, envisage d’ouvrir de nouvelles agences et d’étendre ses activités à l’étranger. « Nous aspirons à devenir un acteur de référence, reconnu pour notre capacité à conjuguer ingénierie technique, conseil et innovation ». Malgré de nombreuses sollicitations, Akajoule reste farouchement indépendante : « 50 % des salariés sont actionnaires. Cela démontre ma volonté de partager les résultats et d’engager chacun dans la vision de l’entreprise ». Ce modèle participatif reflète les valeurs d’une entreprise qui ambitionne de doubler son chiffre d’affaires dans les trois prochaines années.