Sylvain PICOT

Fondateur de i-SEP

Sylvain Picot i-SEP

Alors que 30% des patients ne sont pas transfusés en raison des tensions sur les stocks de sang, Sylvain Picot a eu l’idée de créer un dispositif qui permet de récupérer le sang du patient au bloc opératoire pour le traiter et le lui réadministrer. C’est ainsi que naît la medtech i-SEP à Nantes en 2016. Depuis, la startup n’a eu de cesse d’aller de l’avant, portée par un écosystème nantais propice au développement des startups en santé.
Rencontre avec cet entrepreneur décidé à apporter sa brique à la construction d’un écosystème en pleine santé.

Découvrir son portrait en vidéo

Comment vous est venue l’idée de créer i-SEP ?

J’ai créé i-SEP avec le Dr Francis Gadrat, qui est un ancien médecin anesthésiste-réanimateur du CHU de Bordeaux. Nous avons décidé ensemble, il y a 9 ans, de créer cette société à Nantes sur la base des recherches qu’il a réalisées pendant les dernières années de sa carrière dans le domaine de la récupération sanguine peropératoire. On parle aussi d’autotransfusion.

Pouvez-vous nous expliquer l’activité d’i-SEP ?

i-SEP est une société d’une trentaine de personnes. Nous travaillons au développement et à la commercialisation d’un dispositif d’autotransfusion ou de récupération sanguine peropératoire. Il s’agit de récupérer le sang du patient qui est opéré, du patient hémorragique au bloc opératoire, pour pouvoir collecter, laver et concentrer les cellules sanguines qu’il a perdues, donc les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes, et pouvoir lui réinfuser ces cellules-là. Nous avons développé une technologie que nous commercialisons aujourd’hui. 

Quelles structures vous ont apporté un soutien dans votre installation et votre développement ?

Nous avons bénéficié du parcours d’accompagnement des sociétés innovantes en santé avec beaucoup de soutien et de support, dont avant tout une incubation chez Atlanpole. Et puis ensuite, les partenaires comme Bpifrance, par exemple, pour le financement, le fonds Go Capital, qui nous ont accompagnés. Nous avons aussi des partenaires comme l’Etablissement Français du Sang, le CHU de Nantes, qui ont été extrêmement présents et d’un grand soutien. C’était vraiment un environnement qui a été extrêmement favorable à notre installation et à notre développement.

Où est installée l’entreprise i-SEP ?

Nous sommes hébergés depuis sept ans maintenant dans le bâtiment qui s’appelle la Halle 13 Bio Ouest, un des bâtiments de l’offre immobilière de Nantes Métropole Aménagement, pour les sociétés en particulier en santé. Y sont installées 3 sociétés santé, deux biotech et une medtech, dont i-SEP, hébergée dans ce bâtiment.

Un peu moins d’un an après cette mission économique au Québec, nous avons pu obtenir l’enregistrement au Canada et nous sommes prêts à pouvoir réaliser un lancement commercial.

Vous avez participé à la mission Québec, qu’est-ce que cela vous a apporté ?

Cette mission économique au Québec en juin 2024 (organisée par Nantes Saint-Nazaire Développement, ndlr) a été extrêmement intéressante pour rencontrer des partenaires potentiels au Canada, au Québec, notamment les CHU à Québec, l’Université Laval, l’Université de Montréal. Cela nous a également permis de rencontrer d’autres entrepreneurs nantais avec qui nous avons pu échanger, faire des partages d’expérience, notamment avec des startups qui ont les mêmes problématiques que nous. Ainsi, nous avons pu avancer sur le chemin de l’enregistrement réglementaire au Canada. Et maintenant, un peu moins d’un an après cette mission économique, nous avons pu obtenir l’enregistrement au Canada et nous sommes prêts à pouvoir réaliser un lancement commercial. Il nous reste à trouver un partenaire pour cela.

Pourquoi le choix de Nantes pour installer votre entreprise ?

Nous nous sommes installés à Nantes pour diverses raisons. Tout d’abord, pour l’environnement qui était présent pour nous accompagner, accompagner les startups santé. Ensuite, pour les partenaires à Nantes. Autour de Nantes, il y a une dynamique en santé et en particulier dans le domaine du sang. L’établissement français du sang a été extrêmement présent et d’un grand support. Également le CHU et d’autres partenaires au sens large. La dynamique régionale a été assez attrayante aussi.

Quel est l’enjeu sociétal de votre activité ?

Nous nous inscrivons sur un enjeu de santé publique majeur qui est la stratégie sanguine. Aujourd’hui, nous avons 42% des patients en chirurgie cardiaque qui vont recevoir une transfusion. 30% des patients ne sont pas transfusés à cause des tensions sur les stocks de sang. Nous apportons une brique qui permet de diminuer le recours aux transfusions de banque, de diminuer ces tensions sur les stocks en récupérant le sang perdu par le patient pour pouvoir lui rendre ses cellules sanguines. Au-delà, nous travaillons à une implantation régionale avec des partenaires locaux, s’approvisionner en région, sinon en France, et quelques partenaires européens.  Nous travaillons vraiment à un ancrage de cette industrie de santé.

Aujourd’hui, 42% des patients en chirurgie cardiaque vont recevoir une transfusion. 30% des patients ne sont pas transfusés à cause des tensions sur les stocks de sang

Que signifie pour vous être entrepreneur aujourd’hui ?

Etre entrepreneur, c’est savoir construire une équipe qui permet d’atteindre des défis et du coup d’être innovant. Pour ce faire, il faut savoir sortir du cadre et être particulièrement agile.

Ces femmes et ces hommes qui ont franchi le cap

Allez à la rencontre de celles et ceux qui ont choisi Nantes et Saint-Nazaire. Chaque jour, ce sont eux qui contribuent à faire de notre territoire, une terre d'audace et de créativité.