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« Avec le réemploi des données de santé, nous avons l’opportunité de transformer le soin, de produire de nouvelles connaissances »

« Avec le réemploi des données de santé, nous avons l’opportunité de transformer le soin, de produire de nouvelles connaissances »

Acteur majeur de la métropole et du développement du territoire, le CHU de Nantes se transforme avec l’arrivée de nouveaux bâtiments qui accueilleront demain acteurs, chercheurs et de nouvelles entreprises de la santé.

Pierre-Antoine Gourraud, professeur des universités, praticien-hospitalier de la faculté de médecine de l’université de Nantes et à l’initiative de l’Entrepôt des données de santé, nous explique le rôle majeur du CHU dans les transformations du territoire et précise les besoins du territoire en termes de nouvelles implantations d’entreprises dans la santé.

Le CHU a intégré la gouvernance de l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement en 2024. En quoi le CHU entend-il peser dans ce collectif de territoire ?

Le CHU de Nantes, en tant que 1er employeur de la région avec plus de 13 000 professionnels engagés dans des missions de soins, enseignement, recherche et innovation, se positionne comme un acteur majeur de la santé au sein de notre territoire. A ce titre, il participe à la stratégie de développement du territoire en particulier par son soutien aux initiatives de l’agence Nantes Saint-Nazaire Développement.  

Le nouvel hôpital ouvrira ses portes au 2e semestre 2027. En quoi ce nouvel équipement va-t-il apporter au territoire ?

Le nouvel hôpital sera situé au cœur du futur quartier de la santé. Cet écosystème de dimension européenne sera porteur d’innovations à travers l’association de 3 grands équipements :

  • un campus santé, pôle exceptionnel d’enseignement, avec plus de 7 000 étudiants en formation médicale ou paramédicale
  • un nouvel institut de recherche en santé, l’IRS 2020, qui favorise le transfert des connaissances de la recherche fondamentale vers le patient
  • ainsi qu’un campus d’entreprises et de recherche et développement unique qui rassemble les innovateurs en santé.

 Le bâtiment GINA, première pierre de ce campus d’entreprise et de recherche, permettra, au sein du quartier hospitalo-universitaire, l’incubation de projets et de solutions innovantes en santé. Il accueillera des startups en santé, des PME, de grandes entreprises, les équipes du CHU et ses partenaires institutionnels, afin de développer les innovations qui transformeront notre système de santé. Les locaux dédiés à l’offre de service innovation du CHU de Nantes, la Fabrique de l’Innovation en Santé ® seront notamment hébergés au sein du bâtiment GINA. 

Ce projet inédit, de grande ampleur, va donner un coup d’accélérateur à la santé sur le territoire ; ce projet va incarner dans un lieu une dynamique  données de santé et IA qui est déjà existante. A Nantes, nous avons déjà tous les ingrédients pour être un acteur de premier plan sur la santé. A commencer par le fait que nous avons la taille idéal pour qui permet de jouer collectif des plus redoutables. 

Nos besoins supplémentaires se concentrent principalement sur la santé numérique, les data et l’IA, mais aussi sur tous nos domaines d’excellence auxquels le numérique s’applique

Bâtiment GINA, nouvel incubateur des projets en santé

Et avec lui, le futur quartier de la santé, avec de nouvelles infrastructures pour accueillir des entreprises en santé. De quelles entreprises/acteurs le territoire a-t-il besoin ?

Nous sommes déjà un territoire reconnu et avons la chance d’accueillir de très belles entreprises de la santé et de belles startups. Ce n’est pas un hasard que Doctolib ait choisi de s’installer à Nantes, une entreprise de renom et de taille importante.

Nos besoins supplémentaires se concentrent principalement sur la santé numérique, les data et l’IA, mais aussi sur tous nos domaines d’excellence auxquels le numérique s’applique :  comme l’immunologie, l’oncologie, la médecine nucléaire, la cardiologie, le neurovasculaire, les vulnérabilités, etc.

Vous êtes un spécialiste de l’IA en santé. Comment l’IA va-t-elle, selon vous, contribuer à améliorer la santé des habitants sur le territoire ?

A Nantes, nous avons un CHU qui ouvre les portes pour que les données soient réutilisées, c’est pour cette raison que nous sommes perçus comme un modèle dans l’utilisation des données pour la santé. C’est ce que j’appelle la « solidatarité », c’est-à-dire, le développement des usages secondaires des données qui peuvent resservir. Dans ce territoire acteur du réemploi, nous travaillons au réemploi des données de santé. Et donc nous avons l’opportunité de transformer le soin, de produire de nouvelles connaissances.

Aujourd’hui, l’engouement sur l’intelligence artificielle est très fort. La matière première de ces algorithmes, c’est la donnée. Car sans donnée, il n’y a pas d’intelligence artificielle. C’est pour cette raison que nous avons créé la clinique des données au CHU de Nantes. Ce qui compte, c’est aussi l’adéquation de ces données au territoire ; en effet, des modèles américains ne sont pas adaptés au profil des patients du territoire. C’est en ce sens, que nous avons une capacité à mieux servir la population locale.