Transport à la voile : NEOLINE annonce la construction de son premier cargo à voiles de 136m

« L’objectif est de démontrer que le vent peut être à nouveau une énergie de propulsion », s’est ému Jean Zanuttini, président de NEOLINE Armateur, à l’occasion d’une conférence pour annoncer le lancement effectif de la construction du premier cargo. La société NEOLINE a signé un contrat pour la construction du premier Neoliner avec le chantier naval turc RMK Marine. Le premier navire doit être livré et mis en service mi-2025 sur la ligne transatlantique entre Saint-Nazaire, Saint-Pierre-et-Miquelon, Baltimore et Halifax. L’objectif de ce projet est de proposer un navire raisonnable, combiné à des solutions engagées, réalistes et très ambitieuses pour l’environnement.
Un projet vieux de plus de 10 ans
Le navire, d’une longueur totale de 136m, sera composé de 2 mâts en carbone rabattables Solid Sail de 76m de haut équipés de 3000 m² de surface de voilure ainsi que des plans anti-dérives rétractables. En auxiliaire de la propulsion vélique, le navire sera également équipé d’un moteur et de 3 propulseurs transversaux pour les manœuvres portuaires et la ponctualité du service (permet d’atteindre une vitesse de 14nds). « Les premières réflexions sur le projet d’un cargo propulsé par l’énergie éolienne avaient commencé en 2010 et les premières esquisses se sont dessinées en 2011« , se remémore Vincent Seguin, Président de Mauric, bureau d’études basé à Nantes. Ce projet nécessitait la validation de sa faisabilité et d’être sécurisé d’un point de vue technique. « L’arrivée de SolidSail des Chantiers de l’Atlantique, « la voile rigide la plus mature et innovante du marché des grands paquebots, a permis de sécuriser le projet Neoliner« .
« Nous sommes très attachés à la logique de filière. Chacun évolue avec ses propres technologies et chacun développe son propre modèle économique« , s’est réjoui Jean Zanuttini, président de Neoline Armateur.
Une confiance accordée par des chargeurs pionniers
Aujourd’hui, 9 partenaires font partie des premiers chargeurs à bord du Neoliner : le Groupe Renault, Manitou, Longchamp ou encore Jas Hennessy & Co. Tous ces partenaires sont portés par une motivation commune : la décarbonation de leur supplychain grâce à une solution efficiente écologiquement et économiquement de transport maritime décarboné.
Ce premier navire a pour but de réduire de 80 à 90% les émissions de GES (par rapport à un navire de taille comparable) et de presque supprimer les émissions de SOx (oxydes de soufre), Nox, (oxydes d’azote) et de particules.
Pour le trajet aller, le cargo Neoliner sera chargé à 80% de sa capacité au départ de Saint-Nazaire. En revanche, aujourd’hui, seulement 20% de l’espace de stockage est occupé pour le trajet retour. L’objectif est de trouver, d’ici 2025, des contrats outre-Atlantique pour combler cet espace.
Autre enjeu pour les chargeurs : celui de la ponctualité des livraisons. Le Neoliner opérera à une vitesse commerciale de 11 noeuds, permettant une traversée de l’Atlantique en 8 jours. Les technologies de routage permettent d’aller chercher le vent et ainsi d’optimiser la traversée. Le rythme sera basé sur une rotation mensuelle, soit 12 voyages par an.
Un partenariat public-privé
Avec un coût de plus de 60 millions d’euros, le premier Neoliner a vu le jour grâce à des financements structurés constitués de partenaires publics (Banque des Territoires pour 3,8 millions € et par une avance remboursable par la Région Pays de la Loire pour 1,3 millions €) et privés (Groupe CMA CGM, ADEME Investissement, NEOLINE Développement, Corsica Ferries et Louis Hardy SAS, CIC, EDF).